Très Respectables Grands Maîtres
Très Respectables Grandes Maîtresses
Très chère Frères et Sœurs,
Messieurs, Mesdames ici
présents
Le thème proposé à notre réflexion est :
" Franc-maçon : Homme de Devoirs
et d'Obligations ".
Notre vieux dictionnaire Larousse qui sert de base depuis des dizaines d’années à la langue française, est obligé de se marcher un peu sur ses propres pieds, en définissant l’un des mots par l’autre….DEVOIR. : « Ce à quoi on est obligé par la loi, la morale….l’obligation, la nécessité. »
Sous le mot OBLIGATION on lit
« contrainte, devoirs qu’imposent la loi, la morale, les
convenances… ».
En se reportant à la Franc
Maçonnerie on est de même tenté de dire
que cette définition du Franc-maçon est un ….PLÉONASME !
Bien sûr, pour l’initié, et je
crois que ça vous est passé par la tête à tous, le premier article des
« Obligations d’un Franc-Maçon »
des Constitutions d’Anderson :
« Un maçon est obligé par son engagement, c'est-à-dire par son état de
Franc Maçon, d’obéir à la loi morale,
….et s’il comprend correctement l’Art il ne sera jamais un athée stupide ni un
libertin irréligieux »
Voilà pour les Obligations……
et partant de là on peut alors
se demander où Anderson s’est inspiré pour rédiger ses Constitutions…. ?
Dans les « Old Charges » qui sont un répertoire, ou mieux, les règles
de conduite et donc les devoirs des maçons opératifs, rédigées bien des siècles
avant.
La notion de devoir est
présent à chaque degré, et jalonne le parcours de la vie maçonnique depuis
l’initiation jusqu’au dernier degré et le plus sublime degré le 33ième.
Pour l’apprenti, c’est le
silence, le devoir de réflexion, d’observation, d’apprendre qu’un monde existe
en dehors de soi, un monde qu’il faut apprendre de connaitre, un autre monde,
des mondes peuplés d’êtres humains, qui ne sont pas fait à notre image mais
qu’il faut comprendre.
Pour le compagnon, le devoir
c’est la connaissance de soi à partir de la connaissance des fonctions de vie
et le sens du devoir éclatera comme une étoile dans plusieurs
directions. C’est l’acceptation de faire un chemin ensemble comme les
compagnons opératifs, chacun portant sa charge, chacun aidant physiquement et
moralement l’autre à poursuivre sa route. Souvenez-vous de la cérémonie du départ
des compagnons à la fin du rituel du 2ième degré, quelle leçon de
solidarité !
Arrivé au grade de Maître
Maçon, le devoir c’est la recherche de la parole
perdue, la compréhension de ce qui reste inintelligible aux profanes et aux
maçons de salon. Puis le devoir de tout maître authentique est de transmettre
sa lumière à ceux qui sont sur la voie et de nourrir son âme à la flamme d’un
plus initié que lui.
Le
Devoir est une action
que nous sommes obligés de faire et qui est conforme à la loi de la nature. Le
Devoir est profondément
lié à la loi, mais il trouve son origine dans le désir de conservation de soi
des individus
de l’équilibre de l’univers Xénophon (430-355 av JC), philosophe,
historien et maître de guerre disait « pour donner la foi à un groupe ; le
premier point, c'est de lui montrer par le raisonnement le bien qui
résulte du Devoir »
Pour Saint Thomas D’Aquino, Le siège du Devoir, c'est la conscience de l'homme qui en tant que tel est susceptible de se tromper doit donc s'appuyer sur la raison naturelle,
C'est
vrai pour le maçon qui accepte les
Devoirs de son grade avec joie, jamais par obligation ou par la force. - Il est
Libre.- Nos travaux peuvent ne pas
être récompensés, car celui qui sème ne récolte pas toujours. Êtes-vous préparés à accomplir le Devoir parce
qu'il est le Devoir, sans songer à la récompense ?
Le Devoir d'obéir à la loi morale nous révèle la liberté de notre volonté de nous opposer aux inclinaisons de notre nature.
Le Devoir d'obéir à la loi morale nous révèle la liberté de notre volonté de nous opposer aux inclinaisons de notre nature.
Et le Maçon plus que quiconque, est un être de Devoir, lui qui doit être lucide, qui
connaît ses faiblesses, mais qui aspire à la connaissance, à plus de perfection. Par son
serment, le Maçon a des Devoirs envers son ordre, mais est-ce qu'un
Devoir ne nous lie pas aussi envers nous- même ?
Il n'est point besoin d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer.
La Maçonnerie est un Devoir, car il n'existe pas de Devoir plus ou moins important selon la situation ou le grade, car le non accomplissement pour ce à quoi l'on s'est engagé, un jour produira les mêmes conséquences ou les mêmes sanctions.
Il n'est point besoin d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer.
La Maçonnerie est un Devoir, car il n'existe pas de Devoir plus ou moins important selon la situation ou le grade, car le non accomplissement pour ce à quoi l'on s'est engagé, un jour produira les mêmes conséquences ou les mêmes sanctions.
La loi des Initiés a posé en l'homme l'excellence de ses Devoirs : Conserve-toi, Modère-toi, Instruis-toi, puis instruis tes Frères, tes Semblables.
Notre premier devoir est de voir ce qui existe et que nous n’avons jamais pris le temps de regarder.
La Franc-maçonnerie n’impose pas comme premier devoir de faire son salut de toute force en fuyant la réalité de la vie quotidienne, mais de devenir un homme conscient de ses limites et de sa grandeur.
En parallèle, les règles maçonniques nous reconnaissent comme premiers devoirs sacrés et les plus pressants que la nature et la conscience nous imposent sont nos propres responsabilités: une famille, des enfants, de vieux parents, les engagements civils que nous avons acceptés de remplir…et vis-à-vis de l’Autre : « Ne fais jamais à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’il te fût fait à toi-même, fais aux autres tout le bien que tu voudrais qu’ils te fassent à toi-même ».
En fait, dans l’expression maçonnique
de nos jours, les devoirs c’est la conduite concrète qu’un maçon doit
s’imposer, un choix librement consenti, auquel s’engage tout postulant, à
chaque degré de sa progression
maçonnique.
Le serment que chacun prononce
en posant la main sur le Livre Sacré,
c’est l’engagement d’essayer en son âme et conscience de suivre ce chemin de la vie maçonnique,
c’est l’acceptation solennelle de ces règles de vie : le serment entraine donc
l’Obligation, d’où souvent le fait que l’un ou l’autre de ces mots sont
utilisés pour designer le même acte, la même responsabilité
Vu sous cet angle le titre de cette planche n’est plus un pléonasme mais une complémentarité
Mais cette complémentarité
doit d’une manière évidente nous
interpeller…..car tout n’est pas de dire et de promettre, de poser la main
droite sur un livre sacré : le maçon ne peut pas être un vivant inerte, sans réactions dans le monde dans
lequel nous vivons !
Les rituels que nous égrenons
au cours de nos tenues, les constitutions, les paroles de chaque chaine
d’union, les avons-nous en mémoire ? Le maçon n’est pas seulement un homme
de réflexion, la tête dans les nuages des symboles, le devoir est aussi conviction dans l’action.
Dans le monde dans lequel nous vivons chacun dans notre patrie, chacun dans
notre ville, chacun dans notre rue sommes nous fidèles à toutes ces belles
paroles ou restons nous bien tranquilles les pieds dans nos pantoufles ?
Combien de Frères, combien de
Sœurs sont venus à la Franc-maçonnerie à la recherche de la Fraternité, d’une
universalité avec l’espoir de communion à la recherche de spiritualité et de
réflexion sur les problèmes du monde d’aujourd’hui, pour porter ensuite au
dehors, activement, cette conviction que la Fraternité et la compréhension
entre les hommes peut rendre ce monde meilleur à vivre et assurer le bien être
de toute la famille humaine ?
Combien en sont repartis,
déçus, combien sont restés en chemin, combien ont trouvé que l’inertie des
loges, que les yeux mi-clos des frères ne correspondaient en rien à l’idéal
d’action et de dynamisme collectif dans
lequel ils avaient espéré s’insérer et pour lequel ils étaient prêts à
sacrifier leur confort pour faire un pas
vers une possibilité de coexistence heureuse,, une fraternité partagée, la
solidarité, la tolérance de l’existence de l’autre et la compréhension de la
complexité de l’univers humain..
Pour combien de maçons,
l’esprit de clan, les doctes théories, les discordes, les divisions, les
prétentions, les préséances et les cordons ont pris plus d’importance que la
chaine d’union universelle, plus d’importance que la construction du
Temple de la maçonnerie du 3ième millénaire qu’il était
urgent de bâtir.
Le Franc-maçon doit se
considéré, doit être convaincu d’être un homme de la cité : à ce titre, et
sans renoncer à sa vocation initiatique, mais bien plutôt en y prenant appui,
il peut et doit affirmer et mettre en pratique les valeurs considérées comme
fondamentales : La défense des droits de l’homme, le droit de chaque homme
d’exister humainement, le droit à manifester ses opinions qu’elles soient
religieuses ou existentielles, en un mot : le droit à la dignité de
l’être.
En ce sens, le devoir n’est
pas une notion vague, confuse et intellectuellement fumeuse : c’est une
réalité sociologique pour le maçon, qui doit s’impliquer dans la vie même de la
cité, car comment peut-il prétendre agir autrement pour « l’Union, le Bonheur, le Progrès
et le Bien-Etre de la famille humaine en général et de chaque homme en
particulier. On doit donc travailler avec confiance et énergie et faire des efforts incessants
pour atteindre ce but le seul que la Maçonnerie reconnaisse comme digne
d’elle » Ceci n’est pas de moi mais le texte même des Constitutions du Rite
Ecossais Ancien et Accepté = 1762 !
Mes Frères, mes Sœurs, il
n’est point besoin de long discours car en ces mots simples et concis réside
toute notre raison d’être : c’est à ces mots que nous avons choisi
librement et juré d’être fidèles, de les
répandre et de les mettre en pratique autour de nous.
La Franc-maçonnerie est à la fois un fait initiatique,
spirituel, formatif, progressif et
historique. Pour toutes ces raisons, elle occupe une place à part dans l’éventail des
engagements humains. Sa force est dans sa pérennité, car si les institutions politiques et
sociales passent, l’esprit maçonnique demeure. Au fil du temps l’Ordre se survit à lui-
même. Chaque génération de Frères et Sœurs assume la responsabilité de continuer la Chaîne
d’Union.
Aujourd’hui, ici, une fois de plus souhaite que toutes les
Grandes Loges du monde collaborent pour bâtir un Ordre maçonnique du XXIème siècle
qui soit à la fois :
• Le Temple de la lumière et de la vertu ;
• Le Centre de l’Union, de la Fraternité et de la Solidarité humaine ;
• Le Temple de la démocratie ;
• L’Université permanente des hommes libres et responsables.
historique. Pour toutes ces raisons, elle occupe une place à part dans l’éventail des
engagements humains. Sa force est dans sa pérennité, car si les institutions politiques et
sociales passent, l’esprit maçonnique demeure. Au fil du temps l’Ordre se survit à lui-
même. Chaque génération de Frères et Sœurs assume la responsabilité de continuer la Chaîne
d’Union.
Aujourd’hui, ici, une fois de plus souhaite que toutes les
Grandes Loges du monde collaborent pour bâtir un Ordre maçonnique du XXIème siècle
qui soit à la fois :
• Le Temple de la lumière et de la vertu ;
• Le Centre de l’Union, de la Fraternité et de la Solidarité humaine ;
• Le Temple de la démocratie ;
• L’Université permanente des hommes libres et responsables.
Puis-je pour terminer
reprendre une phrase d’un maçon qui a su bien comprendre et expliquer notre
mission « Le Franc-maçon n’appartient pas à un Ordre qui se veut
uniquement et seulement contemplatif, mais il veut être un homme d’action, un
bâtisseur, et dans le cadre de la cité et de la société où il vit un homme
responsable qui s’efforce de traduire son idéal dans ses actes « (Henri
Tort-Nouguès)
Merci de m‘ avoir écouté et
merci encore si vous accepté que nous continuions ensemble notre chemin dans le respect des devoirs et obligations auxquelles nous avons tous un jour souscrit en toute
liberté et sans restrictions.
Anca Nicolescu 33
Grand Maitresse d’Honneur
Grande Loge Féminine de
Roumanie 1922